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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/158

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Tobie en se mouchant ; mais la bonté de ton cœur te fait ressentir vivement la peine d’autrui. —

» En lui donnant la rôtie, poursuivit le caporal, j’ai pensé qu’il étoit à propos de lui dire que j’étois domestique du capitaine Shandy ; — et que monsieur (sans connoître son père) étoit fort touché de son état ; — et que tout ce qui étoit dans la cave ou dans la maison de monsieur étoit fort à son service. — Tu pouvois ajouter, dans ma bourse, dit mon oncle Tobie. — Le jeune homme, reprit le caporal, a fait une profonde révérence, (laquelle sûrement se rapportoit à monsieur) ; mais son cœur étoit trop plein : il n’a rien répondu. — Il a monté l’escalier avec la rôtie ; et, comme je lui ouvrois la porte, prenez courage, lui ai-je dit ; et soyez sûr, mon brave jeune homme, que monsieur votre père sera bientôt guéri. —

» Le vicaire de monsieur Yorick fumoit une pipe au coin du feu ; mais il n’a pas adressé à ce pauvre jeune homme un seul mot de consolation. — J’ai trouvé cela fort mal. » — Je le trouve de même, dit mon oncle Tobie. —

« Le lieutenant a pris son verre de vin et sa rôtie, et s’est trouvé un peu ranimé. Il