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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/175

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CHAPITRE LVI.

Départ du jeune Lefèvre.


Après que mon oncle Tobie eut converti en argent la succession de Lefèvre, et qu’il eut réglé ses comptes avec son régiment, l’aubergiste et le reste du monde, il ne lui resta entre les mains qu’un vieil uniforme et une épée de cuivre ; — de sorte qu’il ne rencontra aucune opposition à prendre l’entière administration des biens du jeune orphelin.

— Il donna l’habit au caporal : « Porterie, Trim, dit mon oncle Tobie, jusqu’à ce qu’il tombe en lambeaux… porte-le en mémoire du pauvre lieutenant. » — Il prit l’épée, et la tirant du fourreau : « Cette épée, Lefèvre, je la garderai pour toi. — Voilà, mon cher Lefèvre, continua-t-il, en suspendant l’épée à un clou, voilà toute la fortune que Dieu t’a laissée ; mais s’il t’a donné un cœur et un bras dignes de la porter, — je n’en demande, pas davantage. »

Dès que le jeune Lefèvre eut pris une teinture de fortification, et qu’il eut appris à insérer un polygone régulier dans un cercle,