Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Une de ces méthodes est celle d’Aœtius, qui commençoit par des lavemens rafraîchissans, composés de chenevis et de concombre pilés, — qu’il faisoit suivre par de légères émulsions de lis et de pourpier, auxquelles il ajoutoit une prise de tabac, et quand il osoit s’y risquer, sa bague de topaze.

L’autre méthode, qui est celle de Gordonius, (chapitre 15. de amore) consiste à battre le malade jusqu’à ce qu’il tombe en pourriture : ad putorem usquè.

Insensé qui prétend concilier les systèmes de deux savans ! — Mon père, qui étoit extrêmement versé dans les connoissances de ce genre, médita long-temps et sans fruit sur les traitemens proposés par Aœtius et Gordonius, — Enfin, au moyen d’une toile cirée et camphrée, qu’il substitua au bougran que le tailleur devoit employer pour mon oncle Tobie dans la ceinture d’une culotte neuve, mon père obtint le même effet que vouloit produire Gordonius, et d’une manière moins brutale.

On lira en leur temps les événemens qui en résultèrent.