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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/244

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chantiers de Chatham, ni Saint-Thomas de Cantorbery, — quoique tout cela se trouvât sur ma route.

— » Mais, à la vérité, je suis dans un cas particulier. » —

Ainsi, sans autres réflexions, je sautai dans le paquebot ; en cinq minutes nous fûmes sous voile, et nous voguâmes comme le vent.

— « Dites-moi, capitaine, lui dis-je en entrant dans la cabine, est-il jamais arrivé à quelqu’un de mourir dans votre paquebot ? » —

« Bon ! répliqua-t-il, on n’a seulement pas le temps d’y être malade. » —

« Chien de menteur ! m’écriai-je, je suis déjà malade comme un cheval. — Qu’est-ce ceci ? Aye ! — aye ! — tous mes vaisseaux sont rompus ; — le sang, la lymphe, le fluide nerveux, les sels fixes et volatils, tout est confondu pêle-mêle. — Bon Dieu ! — tout tourne autour de moi comme cent mille tourbillons, — Je ne sais plus ce que je veux dire.

» Aye, — aye, — aye, — aye ! — Capitaine, quand serons-nous à terre ? — Ces marins ont des cœurs de roche. — Oh ! je suis bien malade. — Garçon, apporte-moi de l’eau chaude. — Madame, comment vous trouvez-vous ? —