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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/265

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contre cet esprit turbulent qui les y porte ; — cet esprit qui, suivant la prédiction de ce même David, doit accompagner les enfans des hommes jusqu’à la consommation des siècles.

« Aussi, suivant l’opinion du célèbre évêque Hall, c’est une des plus sévères imprécations que le saint roi ait jamais proférées contre les ennemis du Seigneur. — C’est comme s’il eût dit : Je desire qu’ils tournent éternellement. — Un mouvement si violent, continue le saint évêque, qui étoit d’une grosse corpulence, un mouvement si violent est l’image de l’enfer, de même que le repos est l’image du paradis. »

Moi qui suis d’une corpulence chétive, je pense tout différemment ; et je trouve au rebours que le mouvement est l’ame de la vie, et que l’inaction et la lenteur sont le partage de la mort.

— « Holà ! oh ! ils sont tous endormis ! — atelez les chevaux ; — graissez les roues ; — attachez la malle ; — remettez ce clou qui manque : — je ne veux pas perdre une minute. »

Or, la roue dont nous parlons, dans laquelle, et non pas sur laquelle, (car c’eût été en faire la roue d’Ixion) dans laquelle, dis-je, David maudissoit ses ennemis, devoit