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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/264

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déchireroient le cœur au point que je mourrois d’un mal dont mon médecin ne se douteroit pas. — Au lieu que dans une auberge, je suis assuré de mourir en paix ; j’achète avec quelques guinées le peu de services dont j’ai besoin. Ces services me sont rendus avec une attention froide, mais exacte.

Prenez garde pourtant : cette auberge ne doit pas être celle d’Abbeville. Elle est par trop mauvaise. — N’y eût-il pas d’autre auberge dans le monde entier, j’excepterai celle-ci de la capitulation.

— Ainsi, garçon,

« Que les chevaux soient prêts demain matin à quatre heures. — À quatre heures ; oui, monsieur. — Si tu me manques d’une minute, par sainte Geneviève ! je ferai un tel carillon dans la maison, que les morts s’y réveilleront. »



CHAPITRE XCVII.

Prédiction de David.


Rendez-les, mon Dieu, semblables à une roue. C’est un sarcasme amer que David, par un esprit prophétique, lançoit contre ceux qui entreprennent le grand tour, et