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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/298

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mèdes. — Premièrement des prières et des actions de grâces à Dieu. — Puis des neuvaines, d’abord à tous les saints indistinctement, ensuite à chaque saint dont le genou avoit été anchylosé avant le sien. — Les neuvaines n’opérant pas, elle avoit eu recours à toutes les reliques du couvent, et principalement à l’os de la cuisse du boiteux de Lystra. — On appliquoit tour à tour chaque relique sur le mal ; on passoit dessus le rosaire en croix, et enveloppoit le tout avec le voile de madame, qui se mettoit au lit dans ce saint appareil.

Enfin, lasse de tant d’essais inutiles, madame s’étoit livrée au bras séculier. — Il falloit voir combien d’huiles et de graisses émollientes, — combien de fomentations adoucissantes et résolutives, — combien de frictions anodines ! — Tantôt des cataplasmes de mauve, de guimauve et de bonhenry, auxquels on ajoutoit des oignons de lys et du sénégré ; — tantôt la vapeur de certains bois, dont on dirigeoit la fumée sur la cuisse de madame, qui tenoit dessus son scapulaire en croix ; — tantôt enfin des décoctions de chicorée sauvage, de cresson d’eau, de cerfeuil de cochléaria et de myrrhe. —

Mais tous les remèdes furent sans effet,