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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/30

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laïques contre, — et les femmes..... se partagèrent.

Il y avoit dans ce temps-là à la cour de Navarre un jeune marquis de Croix, officier des gardes de la reine, qui, par sa mine, sa taille et sa tournure, se faisoit remarquer des filles d’honneur, et attiroit leur attention vers la terrasse, devant la porte du palais où la garde se montoit.

Madame de Beaussiere fut la première qui en devint éprise. — La Battarelle suivit. — C’étoit le plus beau temps pour faire l’amour, dont on ait gardé le souvenir en Navarre. — Le jeune de Croix faisoit toutes les conquêtes qu’il vouloit. Il fit tourner successivement la tête à la Guyol, à la Maronnette, à la Sabatiere, à toutes en un mot, excepté à la Rebours et à la Fosseuse. — Celles-ci savoient à quoi s’en tenir sur son compte. De Croix avoit donné mince opinion de lui à la Rebours dans une occasion essentielle ; et la Rebours avoit tout dit à la Fosseuse, dont elle étoit l’amie inséparable.

La reine de Navarre étoit assise un soir avec ses dames à une fenêtre qui faisoit face à la porte du palais, comme de Croix traversoit la cour. — Qu’il est beau ! dit la Beaussiere. — Qu’il a bon air ! dit la Battarelle. — Qu’il