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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/310

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a pas plus de mal à dire fou qu’à dire bou, — tu entonneras fou, et moi j’achèverai le mot en guise de répons, comme aux versets de nos complies. — » — L’abbesse toussa, donna le ton, Marguerite suivit ; et il en résulta le plus étrange duo dont les fastes monastiques aient jamais fait mention.

« Bou — bou — bou — bou, disoit l’abbesse. » —

Il n’est personne un peu instruite qui ne sache ce que répondoit Marguerite.

« Fou — fou — fou — fou, disoit Marguerite. » —

Je lis dans vos yeux, mademoiselle, qu’au besoin vous auriez pu achever le mot pour l’abbesse.

À peine l’abbesse et Marguerite eurent-elles commencé leur psalmodie, que les deux mules, croyant reconnoître une musique qui leur étoit familière, remuèrent la queue, mais sans avancer d’un pas. — La recette opère, dit la novice. — Il faut recommencer dit l’abbesse ; — et le duo reprit…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L’abbesse — b — b — b — b —

Marguerite g — g — g — g —

« Plus vîte, dit Marguerite. »

Marguerite — f — f — f — f

L’abbesse — t — t — t — t.