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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/309

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CHAPITRE XI.

Fin de l’Histoire de l’Abbesse des Andouillettes.


« Tous les péchés quelconques, dit l’abbesse, (devenue casuiste par la détresse où elle se trouvoit) — tous les péchés, ma chère fille, sont partagés en deux classes ; mortels et véniels. — Telle est la division établie par le saint directeur de notre couvent ; et il n’y en a pas d’autre. — Or, un péché véniel étant déjà par lui-même le plus léger et le moindre de tous, — il est certain que si vous le séparez en deux, prenant une moitié et Laissant l’autre, — ou si vous le partagez à l’amiable entre une autre personne et vous, — ce péché, qui étoit déjà peu de chose, se réduira bientôt à rien. »

« Or, je ne vois aucun péché à dire bou cent fois, mille fois de suite ; de même qu’il n’y a rien de malhonnête à prononcer la seconde syllabe isolée, fut-ce depuis les matines jusqu’aux vêpres. — Ainsi, ma chère fille, continua l’abbesse des Andouillettes, je dirai bou, tu me répondras, je reprendrai ; et ainsi de suite alternativement. — Et comme il n’y