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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/319

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dames de France et d’Italie. — Mais qui diable est enterré-là, à côté d’elle, dit mon père, montrant du bout de sa canne une grande tombe près de laquelle il passoit ? C’est St.-Prosper, monsieur, répondit le sacristain, — Peste ! dit mon père, St.-Prosper est fort bien placé là. Et quelle est l’histoire de St.-Prosper, continua-t-il ? — St.-Prosper, répliqua le sacristain, étoit évêque — Par le ciel ! s’écria mon père en l’interrompant, je m’en doutois. — St.-Prosper ! l’heureux nom ! — Comment St.-Prosper eût-il manqué d’être évêque ou cardinal ? » — Il tira son journal de sa poche, le sacristain tenant sa torche pour l’éclairer, et il écrivit St.-Prosper, comme un nouvel appui à son système sur les noms de baptême. — Et j’oserai dire que, vu le désintéressement qu’il apportoit dans la recherche de la vérité, il auroit trouvé un trésor dans le tombeau de St.-Prosper, qu’il ne seroit pas cru si riche. C’étoit la visite la plus heureuse, la plus utile qu’on eût jamais rendue à la mort. Enfin, mon père fut si charmé de sa découverte, qu’il se décida sur-le-champ à passer un jour de plus à Auxerre.

« Je verrai demain le reste de ces bonnes gens, dit mon père, comme nous traversions la place. — Et pendant ce temps-là, frère