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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/323

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Si monsieur ne voulait pas faire raccomoder sa chaise. « Non parbleu, dis-je d’un ton d’humeur. » — Monsieur aimerait peut-être mieux la vendre. « Oh ! de tout mon cœur, lui dis-je — il y a du fer pour quarante francs, les glaces peuvent valoir autant, et je vous donne le reste pardessus le marché. »

« Que d’argent cette chaise m’aura rapporté, dis-je, pendant qu’il me comptoit la somme ! » C’est ma méthode ordinaire d’enregistrer les petits accidens de la vie ; je les estime un sou chacun, de quelque nature qu’ils soient.

Dis, ma chère Jenny, — dis à ces messieurs comment je me suis conduit dans un accident de l’espèce la plus accablante qui puisse arriver à un homme aussi fier de son sexe que je le suis et qu’on doit l’être. —

— C’est assez, me dis-tu, en te rapprochant de moi, tandis que je me tenois debout, les yeux baissés, mes jarretières à la main, et que je réfléchissois sur l’événement qui devoit avoir et qui n’avoit pas eu lieu. — C’est assez, Tristram, me dis-tu. — J’ai vu ta bonne volonté, et je suis contente. —

— Un autre eût voulu s’abymer dans les entrailles de la terre. —

« À quelque chose malheur est bon, répli-