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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/348

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avions la politique, en temps de guerre, de leur envoyer une cargaison de mais, (d’autant que le bois commence à devenir rare en France) — les femmes les planteroient d’abord, ensuite hommes et femmes se mettroient à danser à l’entour, et laisseroient le pays à notre discrétion.

La femme du sellier rentra, comme je vous, l’ai dit, pour ôter ses papillotes. — La toilette est pour les dames la première occupation de la vie. Tout en ouvrant la porte, la femme du sellier ôta sa coiffe, et commença à jetter ses papillotes : — une d’elles tomba à mes pieds ; — je reconnus mon écriture. —

« Ô dieux ! m’écriai-je, madame, vous avez toutes mes remarques sur la tête. — J’en suis bien mortifiée, dit-elle. — Il est bien heureux pour elles, pensai-je, qu’elles se soient arrêtées à la superficie. Pour peu qu’elles eussent pénétré plus avant, elles auroient mis une caboche femelle, et surtout françoise, dans une telle confusion, que mieux auroit fallu pour elle demeurer toute l’éternité sans être frisée. » —

— Tenez, dit-elle. — Et sans avoir la moindre idée de la nature de mes souffrances, elle ôta ses papillotes, et les mit gravement