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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/36

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que j’en aille chercher ? — De tout mon cœur, dit mon père sans interrompre son voyage ; prends le cheval de carrosse et laisse-moi en repos. — Mais, dit Obadiah, il lui manque un fer. » —

« Un fer ! pauvre créature, dit mon oncle Tobie ! — Et bien, dit brusquement mon père, prends l’écossois. — Il ne veut pas souffrir la selle, dit Obadiah. — Je crois qu’il a le diable au corps, dit mon père : prends donc le patriote, et ferme la porte. — Le patriote est vendu, dit Obadiah. — Vendu, s’écria mon père ! — Voilà de vos tours, monsieur le drôle, continua-t-il, en s’adressant à Obadiah, quoiqu’avec le visage tourné vers mon oncle Tobie ! — Monsieur doit se rappeler, dit Obadiah, qu’il m’a ordonné de le vendre au mois d’avril dernier. — Eh bien, s’écria mon père, pour votre peine, vous irez à pied. — C’est tout ce que je demandois, dit Obadiah en fermant la porte. » —

« Ah ! quel tourment, dit mon père ! »

Et il reprenoit déjà son calcul, quand Obadiah vint encore l’interrompre. — « Comment Monsieur veut-il que j’aille à pied, dit Obadiah ? toutes les rivières sont débordées. » —