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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/68

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à son maître cette preuve testamentaire de son affection. — Toute la cuisine fut émue.

— Conte-nous l’histoire du pauvre lieutenant, dit Suzanne. — De tout mon cœur, dit le caporal.

Suzanne, la cuisinière, Jonathan, Obadiah et le caporal Trim, formèrent un cercle autour du feu ; et aussitôt que le marmiton eut fermé la porte de la cuisine, le caporal commença en ces termes.



CHAPITRE XIII.

Je reviens à ma mère.


Que je sois pendu, si je n’ai pas oublié, ma mère autant que si je n’en avois jamais eu, et que la nature m’eût jeté en moule, et m’eût déposé tout nu sur les bords du Nil !

Ma foi, madame (c’est à la nature que je parle) — si c’est vous qui m’avez façonné, il n’y a pas de quoi vous vanter. — Je suis fâché de la peine que vous avez prise ; mais vous avez commis bien des gaucheries, — et par devant et par derrière, et par dedans et par dehors.

Comment, Tristram ! et cette disposition d’esprit qui te porte à n’être étonné de rien ! — À la bonne heure, je vous la passe. —