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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/93

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— Si nous les avions étrillés d’importance à Steinkerque, ils ne nous auroient pas battus à Landen. »

« Cela est très-possible, dit mon oncle Tobie, quoique les François eussent à Landen l’avantage d’un bois. — Or, si vous laissez à ces gens-là le temps de se retrancher, il est certain qu’ils vous accableront de leur feu. Il n’y a d’autre moyen que de marcher à eux, recevoir leur décharge, et tomber dessus la bayonnette au bout du fusil. — Pêle-mêle, ajouta Trim. — Hommes et chevaux, dit mon oncle Tobie. — Tête baissée et la pointe en avant, dit le caporal. — D’estoc et de taille, dit mon oncle Tobie. — Sang et mort, bataille enragée, s’écria le caporal. — Point de quartier. — Tue, tue, tue ! s’écria mon oncle Tobie. » —

Yorick rangea un peu sa chaise de côté, pour s’éloigner de la mêlée ; et après une pause d’un moment, mon oncle Tobie, baissant la voix de deux ou trois tons, reprit son discours comme vous allez voir.