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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/92

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de ses doigts, — ces pauvres régimens de Cut, — Mackay, — Augus, — Graham, — et Leven, furent entièrement taillés en pièces. — Et les gardes angloises l’eussent été de même, sans quelques régimens de la droite qui marchèrent courageusement à leur secours, et reçurent à bout portant le feu de l’ennemi, avant de tirer un seul coup de fusil. — J’espère, ajouta Trim, qu’ils iront au ciel pour cette seule action. — Trim a raison, dit mon oncle Tobie, il a parfaitement raison. »

« Que signifioit, continua le caporal, de faire marcher la cavalerie dans un terrein si étroit, et où les François étoient couverts, comme ils le sont toujours, d’une multitude de haies, de broussailles, de fossés, et d’arbres renversés çà et là ? — Si le comte de Solme nous eût envoyés, nous autres gens de pied, — nous aurions tiraillé avec eux, et nous leur aurions tenu tête. — Il n’y avoit rien à faire pour la cavalerie. Aussi, continua le caporal, le comte de Solme, pour sa peine, eut son infanterie mise en déroute à Landen, la campagne d’après. — C’est-là, dit mon oncle Tobie, que le pauvre Trim reçut sa blessure.

» Sauf le respect de monsieur, c’est au comte de Solme que j’en ai toute l’obligation.