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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/130

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qui s’embrassent… Je fis ce qui revient à peu-près au même…

Je priai Dieu de la bénir.


LE PASSE-PORT.
Paris.


De retour à l’hôtel, La Fleur me dit qu’on était venu de la part de M. le lieutenant de police pour s’informer de moi..... Diable ! dis-je, j’en sais la raison, et il est temps d’en informer le lecteur. J’ai omis cette partie de l’histoire dans l’ordre qu’elle est arrivée… Je ne l’avois pas oubliée… mais j’avois pensé, en écrivant, qu’elle seroit mieux placée ici.

J’étois parti de Londres avec une telle précipitation, que je n’avois pas songé que nous étions en guerre avec la France. J’étois arrivé à Douvres, déjà je voyois, par le secours de ma lunette d’approche, les hauteurs qui sont au delà de Boulogne, que l’idée de la guerre ne m’étoit pas venue à l’esprit, que celle qu’on ne pouvoit pas aller en France sans passe-port....... Aller seulement au bout d’une rue, et m’en retourner sans avoir rien fait, est pour moi une chose pénible.