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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/334

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cates qu’elles renferment, la douce mélancolie qu’elles produisent, ne peuvent être égalées, je crois, dans cette section du globe, ni même, j’ose dire, par aucune femme de vos compatriotes…

J’ai montré votre lettre à mistriss B… et à plus de la moitié de nos littérateurs… Vous ne devez point m’en vouloir pour cela, parce que je n’ai voulu que vous faire honneur en cela… Vous ne sauriez imaginer combien vos productions épistolaires vous ont fait d’admirateurs qui n’avoient pas encore fait attention à votre mérite extérieur. Je suis toujours surpris, quand je songe comment tu as pu acquérir tant de grâces, tant de bonté et de perfection… Si attachée, si tendre, si bien élevée !… Oh ! la nature s’est occupée de toi avec un soin particulier ; car tu es, et ce n’est pas seulement à mes yeux, et le meilleur et le plus beau de ses ouvrages.

Voici donc la dernière lettre que tu dois recevoir de moi ; j’apprends par les papiers publics que le comte de Chatham est entré dans les dunes, et je crois que le vent est favorable… Si cela est, femme céleste, reçois mon dernier adieu… Chéris ma mémoire… Tu sais combien je t’estime, et avec quelle affection je t’aime, de quel prix tu