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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/451

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immédiatement la question sur celui qui la faisoit, et le mit dans la nécessité de se répondre à lui-même. La profession de cet homme, et la science qu’elle faisoit supposer, ne pouvoient faire penser qu’il ignorât la réponse qu’il sollicitoit. Tout ce qu’il étoit possible de dire sur cette matière importante avoit été promulgué par le grand législateur, et Jésus rappelle à sa mémoire ce qu’il avoit appris dans le cours de ses études : Ce qui est écrit dans la loi, l’avez-vous lu ? À cette demande, l’homme de loi cita les principaux chefs des commandemens, tels qu’ils sont dans le Lévitique et le Deutéronome, et nommément celui-ci : Vous adorerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, et aimerez votre prochain comme vous-même. Notre Seigneur lui dit alors qu’il avoit fort bien répondu, et que s’il suivoit cette maxime, il ne manqueroit pas d’hériter un jour les bénédictions qu’il désiroit. Faites cela, et vous vivrez.

C’est ainsi qu’il se justifia ; mais l’homme de loi voulant gagner plus de crédit dans cette conférence, ou espérant peut-être entendre une définition du mot prochain, qui pût justifier ses principes, les oppressions dont il étoit coupable, et celles dont son