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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/453

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homme, après l’avoir fondée sur les principes évidens de la pitié ? L’homme de loi, frappé de la vérité et de la justice de cette doctrine, fit l’aveu de sa conviction, et notre Sauveur finit le débat en l’avertissant de pratiquer ce qu’il avoit approuvé, et d’imiter le bel exemple de bienveillance universelle qu’il venoit de lui donner.

Je vais suivre ce même plan, et je vous demande, mes frères, la permission de faire sur cette parabole les réflexions qui s’élèvent dans mon esprit ; je conclurai comme notre Seigneur, par une exhortation à l’humilité et à la bienfaisance ; elle tombe naturellement du sujet.

Un voyageur, dit notre Sauveur, alloit de Jérusalem à Jéricho : il tomba parmi des voleurs, qui le dépouillèrent et le laissèrent à moitié mort. Il est en nous un instinct qui nous engage à prendre part aux accidens auxquels les hommes sont exposés, quelque cause qui les ait produits ; mais quand ils arrivent sans la moindre faute ou la moindre indiscrétion du malheureux qui les essuyé, ils portent alors un caractère si intéressant, que d’abord ils nous deviennent propres : ce n’est pas même par la réflexion ; mais nous nous trouvons tout-à-coup disposés par la générosité