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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/483

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trouver des exemples qui le relèvent et le confirment.

Un homme est vicieux, ses mœurs sont aussi débordées que ses principes sont erronés, coupable envers le monde entier, il vit couvert d’infamie, et se livrant scandaleusement à des crimes que la raison ne peut justifier. Il perd à jamais la complice de ses forfaits, lui vole sa dot la plus précieuse, charge sa tête du poids accablant de la honte, et enveloppe une famille entière dans les lacs de l’infortune : vous croyez que cet homme est sans cesse bourrelé de remords ; vous dites, les reproches de son ame ne lui laissent aucun repos ni la nuit ni le jour.

Hélas ! sa conscience a autre chose à faire que de lui parler et de l’interrompre. C’est le dieu Baal du prophète Élisée. Ce dieu domestique, disoit-il, cause peut-être avec quelqu’un, il est en voyage peut-être, peut-être qu’il dort, et ne veut pas qu’on l’éveille.

La conscience de cet homme est peut-être sortie pour le mener avec l’honneur se battre en duel ; elle est allée payer une dette du jeu, ou l’annualité du salaire infâme constitué par son incontinence. Ne déclameroit-elle pas par hasard chez lui contre quelque filouterie légère, n’exerceroit-elle pas sa vin-