Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/695

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



LETTRE XXXV.


À Lady C — H —


Samedi à midi.


Me voilà maintenant devant mon bureau, prêt à écrire : — faudra-t-il qu’entre la quarante et la quarante-cinquième année de ma vie, — je me permette encore une indiscrétion ? — Je m’en, rapporte à vous, madame, et vous laisse, s’il vous plaît, le soin d’imaginer le reste. — Voyez s’il me convient, dans cet âge avancé, de m’adresser aux charmes qui résultent de l’heureuse combinaison de la jeunesse et de la beauté. —

Si vous regardez ceci comme très-présomptueux, je renoncerai à ces beautés du printemps de la vie, pour ne m’attacher qu’aux qualités de tous les temps, dont le charme durable a le pouvoir d’effacer les rides, et de métamorphoser les cheveux blancs en boucles de jais. Vous réunissez ce double mérite, Madame ; et par tout où j’ai entendu prononcer votre nom, j’ai vu qu’on vous l’accordoit généralement : je ne me souviens pas même qu’on ait jamais accompagné