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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/694

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de Pétrarque et de Laure, et le site enchanteur de la fontaine de Vaucluse, que toutes les âmes tendres regardent comme leur séjour classique ; je pensois, dis-je, que ces différens objets devoient vous inspirer une effusion de sentiment dont chaque page de votre dernière lettre m’auroit offert des ramifications ; — point du tout, vous me saluez d’une enfilade de raisonnemens sur l’honneur ; que vous ne pouvez avoir puisés que dans les conversations de quelques jeunes lords à grandes perruques, — et de quelques vieilles Ladys à vertugadins, — qui depuis si long-temps, si long-temps, habitent la longue galerie de…

Toutefois quand cette belle compagnie vous ennuiera, lorsque vous serez las de vous promener sur un plancher natté, vous pouvez venir ici contempler les feuilles de l’automne ; et vous amuser à me voir faire un ou deux autres volumes, pour tâcher, s’il est possible, d’alléger le spleen du monde mélancolique ; — car, malgré toutes ses erreurs, je veux encore qu’il m’ait cette obligation : — s’il ne le veut pas, — je l’abandonnerai à votre commisération. Ainsi portez vous bien, — et Dieu vous bénisse.

Je suis, votre très-affectionné, etc.