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Page:Stevenson - L’Île au trésor, trad. Varlet.djvu/257

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LE CAPITAINE SILVER

que nous allons vous laisser périr ? Ce serait là une piètre récompense, mon garçon ! Vous avez découvert le complot ; vous avez trouvé Ben Gunn… le meilleur coup que vous fîtes jamais, ou que vous ferez, dussiez-vous vivre cent ans… Oh ! par Jupiter, à propos de Ben Gunn ! Vrai, ceci est le comble du malheur… Silver ! appela-t-il ; Silver ! venez, que je vous donne un avis…

Et, quand le coq se fut approché, il continua :

— Pour ce trésor, ne vous hâtez pas trop.

— Ma foi, monsieur, je ferais volontiers traîner les choses, mais je ne puis, sauf votre respect, sauver ma vie et celle du garçon qu’en cherchant le trésor, je vous le garantis.

— Eh bien, Silver, puisqu’il en est ainsi, j’irai plus loin : veillez au grain, lorsque vous le trouverez.

— Monsieur, entre nous soit dit, vous en dites trop ou pas assez. Quel est votre but, en abandonnant le blockhaus, et pourquoi vous me donnez cette carte, je n’en sais rien, moi, hein ? Et pourtant, j’ai fait à votre volonté, les yeux fermés et sans entendre un mot d’espoir. Mais ceci, non, c’est trop. Si vous ne voulez pas m’expliquer nettement ce que cela signifie, avouez-le, et je lâche la barre.

— Non, fit pensivement le docteur. Je n’ai pas le droit d’en dire plus ; ce n’est pas mon secret, Silver, voyez-vous, sinon je vous donne ma parole que je vous l’expliquerais. Mais avec vous j’irai aussi loin que je le puis, et même un peu au-delà, car ma perruque va en entendre du capitaine, si je ne me trompe. Et premièrement, je veux vous donner un peu d’espoir : Silver, si vous et moi nous sortons vivants de ce piège à loups, je ferai de mon mieux pour vous sauver, faux témoignage à part !

Silver rayonnait. Il s’écria :