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Page:Stevenson - Le Roman du prince Othon.djvu/147

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DE L’AMOUR ET DE LA POLITIQUE

sieur le Secrétaire, ajouta-t-il, apportez, s’il vous plaît, le registre de la trésorerie.

Monsieur Grafinski devint fort pâle. Le chancelier, attendant son tour, était probablement occupé à ses prières. Pareil à un gros chat, Gondremark observait. Gotthold, de son côté, examinait son cousin avec étonnement : Othon faisait certainement preuve d’énergie, mais que pouvait signifier à ce grave moment toute cette question d’argent, et pourquoi gaspillait-il ainsi ses forces sur une affaire toute personnelle ?

— Je vois, dit Othon, posant le doigt sur le registre, que nous avons en caisse vingt mille écus.

— C’est exact, Votre Altesse, répliqua le baron, mais nos engagements, qui ne sont pas heureusement tous à liquider, montent à une somme beaucoup plus forte. Et, au point où nous en sommes, il serait absolument impossible de disposer d’un seul florin. En théorie, la caisse est vide. Nous avons encore à payer une lourde note pour matériel de guerre.

— Pour matériel de guerre ? s’écria Othon, jouant admirablement la surprise. Mais, si ma mémoire ne me trompe pas, nous avons soldé ces comptes en janvier.

— Il y a eu de nouvelles commandes, expliqua le baron. On a complété un nouveau parc d’artillerie, cinq cents équipements d’armes, sept cents mules de train… Les détails se trouvent dans un mémoire spécial. Monsieur le secrétaire Holtz, le mémoire, s’il vous plaît.

— On dirait vraiment, Messieurs, que nous