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Page:Stevenson - Le Roman du prince Othon.djvu/151

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DE L’AMOUR ET DE LA POLITIQUE

tion. Je n’avais pas jusqu’ici rendu justice à toutes vos qualités.

Séraphine, saisie de joie, et supposant Othon vaincu, leva les yeux. Mais Gondremark attendait toujours, armé de toutes pièces : il savait combien est opiniâtre la révolte d’un caractère faible.

— Et le plan d’armée territoriale auquel on m’a persuadé de donner mon assentiment, poursuivit le prince, visait-il secrètement au même but, aussi ?

— J’ai toujours lieu de croire que l’effet en a été salutaire, répondit le baron ; la discipline et la garde à monter sont d’excellents sédatifs. Mais j’avouerai à Votre Altesse que j’ignorais encore à la date de ce décret toute l’étendue du mouvement révolutionnaire. Aucun de nous, je pense, ne s’est imaginé que cette armée territoriale fît partie du programme républicain.

— En était-il ainsi, vraiment ? demanda Othon. C’est étrange ! Et sur quelles données imaginaires ?

— Les raisons étaient, à la vérité, imaginaires. On opinait, chez les meneurs du parti, qu’une armée territoriale, tirée du peuple et retournant au peuple, se montrerait, en cas de soulèvement populaire, assez tiède ou même positivement infidèle envers le trône.

— Parfaitement, dit le prince. Je commence à comprendre.

— Son Altesse commence à comprendre, répéta Gondremark avec la plus douce politesse. Oserai-je la prier de compléter sa phrase ?

— Je commence à comprendre l’histoire de la