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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/190

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et toute opinion n’est-elle pas chose mienne, propre ?

Ainsi donc il faut que toute opinion personnelle soit abolie ou rendue impersonnelle. À la personne il n’appartient aucune opinion ; mais de même que l’on a transféré la volonté personnelle à l’État, la propriété à la Société, de même l’opinion individuelle doit être transportée à un être général « à l’homme » et devenir par là une opinion générale.

Si l’opinion personnelle subsiste, alors j’ai mon Dieu, ma foi, ma religion, ma pensée, mon idéal. Dieu en réalité n’est que « mon Dieu », il est ma croyance, il est « ma foi» ; c’est pourquoi une foi humaine générale doit apparaître, « le fanatisme de la liberté », ce sera proprement une foi en harmonie avec « l’essence de l’homme » et comme « l’homme » seul est raisonnable [Moi et Toi pouvons être très déraisonnables !] ce sera une foi raisonnable.

De même que la volonté propre et la propriété sont impuissantes, de même en doit-il être de l’individualité et de l’égoïsme en général.

Dans ce développement suprême de « l’homme libre », l’égoïsme, la propriété est combattue en principe et des buts aussi secondaires que la « prospérité » sociale des socialistes, etc. disparaissent devant « l’idée supérieure de l’humanité ». Tout ce qui n’a pas de « caractère humain général » est quelque chose à part, ne satisfait que quelques-uns ou un seul, ne les satisfait que comme individus isolés, non comme hommes et est appelé pour cela « égoïstique ».

Pour les socialistes, la prospérité publique est encore le but suprême tandis que les libéraux politiques s’accommodaient du struggle ; elle est libre aussi, et libre de se procurer ce qu’elle veut avoir, comme précédem-