Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/201

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tre, comme toute chose divine, a son existence en lui. Par suite le libéralisme politique attribue à l’individu tout ce qui lui revient comme « homme de naissance » comme homme-né, en quoi l’on compte la liberté de conscience, la propriété, etc., bref les « droits de l’homme » ; le socialisme accorde à l’individu ce qui lui revient comme homme actif, comme « travailleur », finalement le libéralisme humain donne à l’individu ce qu’il a comme « Homme », c’est-à-dire tout ce qui appartient à l’humanité. Par conséquent l’individu n’a absolument rien, l’humanité a tout, et la nécessité de la résurrection prêchée dans le christianisme est exigée sans équivoque et de la façon la plus absolue. Dans une nouvelle créature, deviens « Homme ».

On croirait entendre la parole finale du Pater noster. À l’Homme appartient la domination (la « force » ou Dynamis) ; c’est pourquoi aucun individu ne peut être Seigneur, mais l’Homme est le Seigneur de l’individu — ; le royaume c’est-à-dire le monde est à l’Homme, c’est pourquoi l’individu ne doit être propriétaire ; mais l’Homme, c’est-à-dire « tous », règne sur le monde, sa propriété — l’Homme ou l’Humanité est le but de l’individu, c’est pour lui qu’il travaille, vit, pense, c’est pour sa plus grande gloire que l’individu doit devenir « Homme ».

Les hommes se sont toujours efforcés jusqu’ici de trouver une communauté où leurs inégalités seraient « inessentielles » ; ils luttèrent pour l’égalisation par conséquent pour l’égalité et voulurent mettre toutes les têtes sous le même bonnet, ce qui signifie tout uniment qu’ils cherchèrent un seigneur, un lien, une foi. (« Nous croyons tous en un seul Dieu »). Il ne peut y avoir pour les hommes quelque chose de plus général