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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/259

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l’Allemand, etc., c’est l’homme. « L’homme est mon être. »

Je suis contraire ou hostile à moi-même ; j’ai horreur et dégoût de moi-même ; je m’exècre ou tout au moins je ne me suffis pas à moi-même, je ne me contente pas de moi-même. De tels sentiments jaillit l’analyse du moi ou l’autocritique. L’abnégation de soi-même est le commencement de la religiosité, la critique achevée en moi en est la conclusion.

Je suis possédé et veux me délivrer du « mauvais esprit », comment commencerai-je ? Je commets en toute assurance le péché qui paraît au chrétien le pire de tous, le blasphème contre le Saint-Esprit. « Quiconque blasphème le Saint-Esprit ne trouvera éternellement aucune rémission et sera reconnu coupable au tribunal de Dieu ». Je ne veux aucune rémission et ne redoute pas le tribunal de Dieu.

L’homme est le dernier esprit mauvais ou fantôme, c’est le menteur qui fait le plus illusion, qui inspire le plus confiance, habile entre tous, la mine honnête, le père de tous les mensonges.

L’égoïste en se tournant contre les prétentions et les idées du présent, accomplit impitoyablement une immense déconsécration. Rien n’est sacré pour lui.

Il serait fou d’affirmer qu’il n’y a aucune puissance au-dessus de la mienne. Seulement la position que je me donne en face de celle-ci sera tout autre qu’au moyen âge. Je serai l’ennemi de cette puissance supérieure alors que la religion nous enseigne de faire d’elle notre amie et d’être humble envers elle.

Le déconsacré boute sa force contre toute crainte de Dieu, car la crainte de Dieu le déterminerait dans ce qu’il laisserait subsister de sacré. Que dans l’Homme-Dieu