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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/315

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une force indépendante, des principes indépendants, des fonctionnaires indépendants, mais qui a sa base, la source de sa force et de ses principes dans le pouvoir unique et souverain de l’État, dans le peuple. Ainsi l’idée de gouvernement ne convient pas du tout à l’État populaire ». Seulement la chose demeure la même. Tout ce qui est issu « du peuple, tout ce qui y a sa base et sa source » devient indépendant et comme un enfant sorti du sein de sa mère, il est aussitôt en opposition avec ses origines. Le gouvernement, s’il n’était indépendant et opposant, n’existerait pas.

« Dans l’État libre, il n’y a pas de gouvernement » (p. 94). Cela veut dire que le peuple, quand il est souverain, ne se laisse pas conduire par une puissance supérieure. En est-il autrement de la monarchie absolue. Y a-t-il pour le souverain un gouvernement au-dessus de lui ? Au-dessus du souverain, qu’il s’appelle prince ou peuple, il n’y a jamais de gouvernement, cela s’entend de soi. Mais au-dessus de moi, il y aura toujours un gouvernement dans tout « État », qu’il soit absolu, républicain, ou « libre ». Je suis aussi mal sous un régime que sous un autre.

La république n’est pas autre chose que la monarchie absolue, car peu importe que le monarque soit prince ou peuple, quand tous deux sont une « majesté ». Le constitutionnalisme prouve précisément que personne ne peut se borner à être instrument. Les ministres dominent leur maître, le prince, les députés leur maître, le peuple. Ici, du moins, les partis sont déjà libres, ainsi le parti des fonctionnaires (soi-disant le parti populaire). Le prince doit se conformer à la volonté des ministres et le peuple est tenu de danser quand la Chambre se met à siffler. Le constitutionna-