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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/316

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lisme va plus loin que la République, parce qu’il est l’État conçu dans la dissolution.

E. Bauer nie (p. 56) que le peuple dans l’État constitutionnel soit une « personnalité ». En est-il ainsi au contraire, dans la république ? Aujourd’hui, dans l’État constitutionnel, le peuple est un parti, et un parti est pourtant bien une « personnalité » si l’on veut parler d’une personne morale, d’une personne politique. Le fait est qu’une personne morale, qu’elle s’appelle parti populaire ou peuple ou même « le maître », n’est en aucune manière une personne, mais un fantôme.

E. Bauer poursuit (p. 69) : « La tutelle est la caractéristique d’un gouvernement ». À la vérité, elle est plus encore celle d’un peuple et « d’un état populaire », elle est la caractéristique de toute souveraineté. Un État populaire qui « réunit en soi l’ensemble des pouvoirs », le « maître absolu » ne peut pas me laisser devenir puissant. Et quelle puérilité de ne plus vouloir nommer les « fonctionnaires du peuple », « serviteurs », « instruments » parce qu’ils « exécutent la volonté légale, libre et raisonnable » du peuple (p. 73). Il ajoute (p. 74) : « C’est seulement parce que tous les groupes de fonctionnaires se subordonnent aux intentions du gouvernement que l’unité peut être établie dans l’État » ; mais son « État du peuple » doit avoir aussi « l’unité » . Comment alors la subordination pourrait-elle ne plus exister, — la subordination à la volonté populaire ?

« Dans l’État constitutionnel, c’est sur celui qui règne et sur son opinion que repose en fin de compte tout l’édifice du gouvernement » (id. p. 130). Comment en serait-il autrement dans « l’État du peuple ? » Ne suis-Je pas aussi alors gouverné par l’opinion du peuple