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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/332

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si celle-ci considère une action comme un péché contre le droit, pour celle-là, c’est un péché de l’homme contre lui-même. C’est un appauvrissement de santé. Mais la vérité c’est que je dois la considérer soit comme juste pour moi, soit comme injuste, comme m’étant favorable ou contraire, c’est-à-dire que je dois la traiter comme une propriété que je puis, à ma guise, cultiver ou dilapider. « Crime » ou « maladie » ne sont, ni l’un ni l’autre, une vue égoïste des choses, ce n’est pas un jugement qui part de moi mais qui a son origine dans un autre que moi, que ce soit l’atteinte au droit, la chose générale, que ce soit le dommage fait à la santé, soit de l’individu (le malade), soit de la communauté (la Société). Le crime est traité sans pitié, la maladie avec une douceur charitable, avec compassion, etc.

Le châtiment suit le crime. La chose sacrée disparaissant, le crime tombe, et le châtiment dans ce cas disparaît à la suite du crime, car il n’a de signification qu’à l’égard de la chose sacrée. On a aboli les peines ecclésiastiques. Pourquoi ? Parce que c’est l’affaire de chacun de savoir comment il doit se comporter à l’égard du « Saint Dieu ». Toutes les peines doivent tomber comme celle-ci. De même que le péché à l’égard du soi-disant Dieu de l’homme est affaire particulière, de même en est-il pour toute espèce de chose sacrée. D’après nos théories pénales qu’on cherche en vain à améliorer et à adapter à notre époque, on veut punir les hommes pour telle ou telle atteinte portée à l’« humanité » ; or la stupidité de ces théories apparaît nettement dans leur logique qui fait pendre les petits voleurs et laisse courir les grands. Contre la violation de la propriété on a « la prison », contre « l’oppression de la