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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/204

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comme en été. Il a maigri. Lui, lui-même près de moi ! Et moi, près de Lui !…

— Ne te donne pas tant de mal, me dit-il, mon frère chéri. Ne me cherche plus. J’ai pris le plus lourd pour moi. N’essaie pas de soulever ce fardeau : je l’ai reçu ; j’ai les forces de le soutenir.

— Ô mon enfant béni, est-ce, est-ce toi que je vois ? Rien ne m’est lourd, rien n’est dur si je te garde, si je te suis. Il n’est fardeau qui me charge, si je le porte où tu demeures. J’en veux ma part. De quoi parles-tu enfin ? Est-ce de ce voyage nocturne ? Dis, ne te quitterai-je plus ?

Tu me reverras cher, cher ami. Nous ne nous quitterons plus, alors. Tu dois me retrouver, sois-en sûr. Sois sûr que je t’attends.

— Où ? dis-le moi : je veux te suivre,