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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/217

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j’attende, la parole sacrée qui m’eût prêté la force de vivre : « À demain, » et : « Bientôt. » Je ne te serais pas indifférent, dans une telle douleur, tu voudrais me consoler, ou pleurer avec moi. Ha, tu n’es plus, doux être, si tu es insensible. Tu ne serais que secours, où je ne suis que douleur ; tu voudrais être douleur toi-même. Ô pensée bien amère, — tant il est doux de se sentir profondément aimé, qu’à ton repos je préférerais peut-être que tu souffres, pour souffrir avec moi.