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Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 5,1851.djvu/224

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à dire, mais la confiance ne se commande pas. Le juge m’a parlé durement, il m’a harassée de questions. C’était une vraie torture. Je croyais que ma tête allait se fendre ; et puis, j’ai bien vu que d’avance il me regardait comme une empoisonneuse ; alors je n’ai dit que ce que je voulais dire.

« M. le président. — Vous vous trompez : jamais les magistrats ne manquent aux égards qui sont dus aux accusés. Vous avez jusqu’ici refusé de dire la vérité ; voulez-vous la dire aujourd’hui ?

« L’accusée, après un long silence et brusquement. — Au fait ! pourquoi pas ?

« M. le président. — Eh bien ! dites-la.

« L’accusée, d’une voix brève et saccadée. —