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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés III (1850).djvu/289

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trouva ce calme stoïque auquel son père l’avait habitué ; il essuya ses larmes, et dit d’une voix ferme :

— Rassure-toi… mon bon père… le souvenir de nos adieux ne me sera jamais cruel ; chaque jour, au contraire, j’y songerai avec bonheur, car chaque jour abrégera pour moi… la durée de notre séparation.

— Et dans les vies laborieuses et remplies comme les nôtres… le temps passe si vite, — dit le docteur en souriant doucement ; — il me semble que je date d’hier… mais les instants me sont comptés… j’ai à te parler de choses graves et à te charger de quelques commissions avant mon départ.

Puis, me faisant un signe :

— Martin, — me dit mon maître, — prends cette clef qui est là sur ma commode, et va chercher dans le meuble d’acajou de mon cabinet le registre que tu sais.

J’obéis et me rendis dans le cabinet du docteur.