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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés IV (1850).djvu/184

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Tout ce que j’ai pu apprendre d’elle, c’est que Just avait été pendant deux mois entre la vie et la mort, par suite d’une maladie de langueur… Depuis peu de temps il est convalescent.

Je n’avais pas oublié que le prince, lors de notre entretien pendant la nuit qui suivit le bal costumé de la barrière, m’avait demandé comme une grâce de pouvoir m’écrire s’il avait besoin de mes conseils ; je l’avais prié de m’adresser ses lettres poste restante à Paris, au nom de M. Pierre.

La femme du brave Jérôme était allée elle-même, une fois par semaine, au bureau restant, demander s’il n’y avait rien pour M. Pierre.

J’aurais craint, en m’acquittant moi-même de ce soin, d’être épié ou découvert par le prince, qui pouvait, malgré sa promesse, faire surveiller et suivre les personnes qui viendraient chercher les lettres de M. Pierre. Dans ce dernier cas, si mes craintes s’étaient réalisées, la femme de Jérôme avait sa leçon faite, elle devait répondre qu’un marquis inconnu, ou plutôt dont elle devait cacher le nom, l’avait chargée de retirer les lettres adressées à M. Pierre.

Le prince m’écrivit souvent et longuement.

Une des dernières lettres que j’ai reçues de lui, et que la femme de Jérôme m’a envoyée hier soir sous enveloppe et par la poste, est pour ainsi dire le résumé de m’a correspondance avec le prince ; elle donne une idée sommaire, mais très-sincère, de ses relations avec Régina pendant cette période de quatre mois.

Ces quelques pages remplaceront mon journal habituel.