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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés IV (1850).djvu/196

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« Vous aviez raison… il est une sorte de consolation dans un tel sentiment…

« Du courage… l’heure sonne… C’en est donc fait pour jamais… ô mes espérances !

 

« Mon Dieu… que je souffre !… pitié pour ma faiblesse… Adieu… Plaignez-moi… aimez-moi… Oh ! si dans ce moment terrible… vous vouliez venir à moi… partir avec moi… c’est à genoux… que je vous bénirais ! Votre amitié me serait d’un tel secours !!

« Mais non, c’est impossible, vous ne voudrez pas… je suis fou… pardon de cette demande ; n’avez-vous pas déjà trop fait pour moi !

« Adieu… pour la dernière fois, adieu…

« G. de M. »
 

3 juillet 18…

Tout est accompli.

Depuis le commencement de la semaine passée, M. de Montbar est parti.

Aujourd’hui, Just et Régina se sont revus pour la première fois.

Ma maîtresse était encore bien pâle, bien amaigrie… mais qu’elle était belle, mon Dieu ! qu’elle était belle de bonheur et d’amour !!

 

Ma tâche est finie… loyalement, courageusement finie, je peux le dire avec orgueil.

Maintenant, que ferai-je ?

Désormais, à quoi serai-je bon à la princesse ?

Mais moi ?… cette habitude d’intimité domestique… st douce, si chère à mon cœur, malgré les tourments dont elle est parfois traversée, pourrai-je la rompre ? vivre loin de Régina ?… ne plus la voir, presque à chaque instant du jour ?… m’éloigner… maintenant surtout que la voilà si heureuse ?…

Aurai-je ce courage ? résisterai-Je à cette mélancolique satisfaction de me dire, en voyant le bonheur rayonner sur ses traits et sur ceux de Just :

« À cette félicité… j’ai contribué… Ces épreuves douloureuses,