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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés IV (1850).djvu/223

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CHAPITRE XVI.

Scipion chez Basquine. — Arrivée de M. Duriveau. — Projets et menaces.

Vers les trois heures, Leporello introduisit le vicomte Scipion Duriveau dans le salon de Basquine.

— Si Monsieur le vicomte veut se donner la peine d’attendre un instant, — lui dit Leporello, — Madame va venir.

Scipion fit un signe de tête, Leporello sortit.

Pendant que le vicomte attendait Basquine, celle-ci terminait sa toilette avec l’aide d’Astarté. Quelques robes de couleurs ou de façons diverses, éparses çà et là sur des fauteuils, annonçaient que Basquine avait essayé plusieurs toilettes avant de s’arrêter à une mise qu’elle voulait sans doute rendre irrésishible ; elle semblait avoir parfaitement réussi.

Basquine, alors dans tout l’éclat de son éblouissante beauté, s’était fait coiffer à la Sévigné ; les mille boucles de ses cheveux, du plus beau blond cendré, s’étageaient, soyeuses, fines, légères, autour de son front charmant et caressaient le contour de ses joues pâles ; mais, malgré cette pâleur, la carnation de Basquine était, à la fois, si veloutée, si transparente, si pure, que cette absence de coloris avait un charme d’autant plus singulier, qu’il contrastait avec le pourpre des lèvres et le feu de ses grands yeux aux sourcils châtains, presque noirs, comparés aux boucles vaporeuses de la che-