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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/210

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été calculé par ma cousine avec une incroyable habileté.

Fut-ce hasard ou réflexion ?… Ursule s’assit justement sous le rayon du soleil qui pénétrait dans ce sombre appartement par une des persiennes entr’ouvertes.

Jamais je n’oublierai ce contraste frappant.

Là, Ursule, dans tout l’éclat de la beauté, de la jeunesse, de la plus fraîche parure, semblait entourée d’une lumineuse auréole rendue plus éblouissante encore par le triste demi-jour où restait l’autre partie de cette chambre,

Plus loin, dans l’ombre, était la mère de M. Sécherin, lugubrement vêtue de deuil, pâle, désolée, courbée par le chagrin et par la vieillesse.

Hélas ! lorsque je vis la question qui s’agitait posée pour ainsi dire entre ces deux femmes, dont l’une touchait à la tombe, et dont l’autre touchait au printemps de la vie, je fus saisie d’une tristesse immense.

J’allais assister à l’une de ces luttes fatales si communes dans la carrière de tous, et qui