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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/211

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mettent aux prises les sentiments les plus sacrés et les passions les plus humaines.

Je me sentais une profonde sympathie pour cette pauvre vieille mère, par cela qu’elle était vieille, parce qu’elle était mère. Mon cœur se navra d’un douloureux pressentiment… Je me souvins qu’à l’instant même où s’ingéniant de toutes les forces de son cœur, pour consoler son fils, elle lui énumérait avec une naïveté touchante les distractions qu’elle lui réservait, et lui demandait ce qu’il pouvait regretter… à ce moment même entrait Ursule, belle, coquette, hardie, agaçante.

Funeste hasard, funeste rapprochement qui semblait dire à ce malheureux homme : choisis… Il faut désormais passer ta vie avec cette femme austère, pieuse, au visage flétri par la tristesse et par les années, ou avec cette femme enchanteresse qui réunit à tes yeux toutes les séductions…

Sans doute l’instinct maternel de madame Sécherin lui révéla la grandeur et le danger de la lutte qu’elle allait avoir à soutenir.

Sa physionomie n’avait jusqu’alors exprimé que les sentiments les plus tendres ; à la