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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/213

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s’écria madame Sécherin enjoignant les deux mains, puis elle répéta en les laissant retomber avec accablement… — Il la soutient encore !

Ursule, tournant vers son mari ses grands yeux, où commençait à briller une larme, lui dit d’une voix émue, tremblante :

— Mon Dieu… mon Dieu, mon ami… qu’est-ce que cela signifie ?

— Et vous, Madame — ajouta-t-elle en se retournant d’un air suppliant vers sa belle-mère, — dites-moi, mon Dieu, que vous ai-je fait pour mériter un tel traitement ?

— Ce que vous avez fait ? Vous ayez fait le malheur de mon fils… Vous l’avez indignement trompé… Mais il n’est plus votre dupe, je l’ai éclairé… et il a pour vous tout le mépris, toute l’aversion que vous méritez.

À ces mots, prononcés d’une voix éclatante, Ursule regarda son mari dans une angoisse inexprimable ; elle cacha sa tête dans ses mains, et ne dit que ces mots, d’un ton de reproche navrant : — Ah ! mon ami !

Elle appuya son visage sur le dossier du divan ; on ne vit plus que ses blanches et char-