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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/212

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vue de ma cousine, son front s’obscurcit, ses traits se contractèrent violemment et révélèrent l’indignation, le mépris et la haine.

Stupéfaite de l’audace de ma cousine, madame Sécherin avait un moment gardé le silence. — Tout-à-coup elle s’écria :

— Que venez-vous faire ici… sortez… sortez. — Et, se levant à demi sur son fauteuil, elle lui montra la porte d’un doigt impérieux.

Ursule regarda d’abord sa belle-mère avec un étonnement naïf et douloureux, puis elle interrogea M. Sécherin d’un coup-d’œil rempli de douceur et de résignation.

— Mais, maman ?… — dit celui-ci en hésitant.

— Je veux qu’elle sorte, je ne veux pas qu’elle souille davantage de sa présence cette chambre sacrée pour moi. Elle est indigne de rester ici… Je veux qu’elle sorte, mon fils. Entendez-vous ? je veux qu’elle sorte !

M. Sécherin fit un mouvement d’impatience et dit à sa mère :

— Mais enfin, maman, on ne condamne pas les gens sans les entendre, non plus.

— Vous la soutenez !.. vous la soutenez ! —