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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/216

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être aveuglée par l’éloignement que vous ressentez pour ma femme, et prendre pour une révélation d’en haut ce qui n’est que la suite de votre aversion pour elle ; car, puisque nous en sommes là, je vous dirai que je sais d’aujourd’hui seulement que vous n’aimez pas ma femme… et cela m’explique maintenant bien des choses…

— Eh bien ! oui, je la hais, oui, je la méprise, parce qu’elle vous a indignement trompé, parce qu’elle déshonore votre nom… et je ne souffrirai pas qu’une malheureuse comme elle déshonore un nom que votre père et moi avons toujours honoré.

Ursule ne faisait entendre que quelques sanglots étouffés.

Son mari rougissant de colère s’écria :

— Ma mère… il ne faut pas abuser de votre position… Encore une fois, si vous avez des preuves contre ma femme, fournissez-les ; la voilà… accusez-la. Si elle ne peut se défendre… si elle est coupable, je serai sans pitié pour elle… Mais jusque-là… ne l’insultez pas… Non… je ne souffrirai pas qu’on l’insulte devant moi…