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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/355

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d’équitation, et il a partagé mes leçons pour pouvoir m’accompagner.

L’idée me vint aussitôt qu’Ursule avait appris à monter à cheval, afin de pouvoir, une fois à Maran, se ménager des tête-à-tête avec mon mari, car depuis notre arrivée Gontran avait toujours refusé de me laisser me livrer à cet exercice.

— Et vous ne pouvez pas vous imaginer — reprit mon cousin — avec quelle ardeur, avec quel courage Ursule apprenait. Ce qui lui avait été ordonné pour sa santé était devenu pour elle un vrai plaisir ; elle montait deux ou trois fois à cheval par jour dans un pré de la fabrique qui avait l’air d’avoir été créé pour ça. Elle était si hardie, si intrépide, que l’écuyer disait qu’il n’avait vu personne avoir des dispositions pareilles.

— Ah ! mon ami, vous exagérez — dit Ursule avec modestie.

— J’exagère ? eh bien ! je parie qu’il n’y a pas un des chevaux de M. de Lancry qu’Ursule ne puisse monter — s’écria M. Sécherin — et quant à moi, je n’en pourrais pas dire autant…