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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/357

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— Oui… oui… — répondis-je avec distraction. J’étais navrée, la jalousie, et, le dirai-je, l’envie me torturaient. Je voyais déjà Ursule à cheval à côté de Gontran, coquette, hardie, impétueuse, et tous deux partant pour de longues promenades, et moi… moi seule je restais ! Non, non, me dis-je en frémissant de Colère, cela ne sera pas. Il faut qu’Ursule parte ; je suivrai les conseils de madame de Richeville.

Au moment où j’étais livrée à ces amères pensées, Ursule reprit :

— Voici bientôt l’heure du dîner, ma chère Mathilde, veux-tu avoir la bonté de faire demander ma femme de chambre… pour qu’on nous conduise à notre appartement.

— Ah ! oui, et fais-toi belle ; tu as apporté de si charmantes toilettes. Figurez-vous, cousine — dit M. Sécherin — qu’elle avait tant de caisses et de cartons que j’ai été obligé d’acheter un fourgon à Tours pour apporter tout cet attirail, y compris Célestine, mademoiselle Célestine, veux-je dire, une femme de chambre comme il n’y en a pas, dit-on, et que ma femme a fait venir de Paris. Il est vrai de dire qu’elle coiffe dans la perfection des perfections.