Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/118

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— Ursule… Ursule… prenez garde ; c’est vous railler de moi, que de me donner de pareilles raisons.

— Elles sont excellentes pour moi, je vous jure. Il a fallu toute l’autorité du langage de la vérité pour empêcher mon mari de croire aux visions de sa mère à propos de ce M. Chopinelle, je n’ai pas envie de voir de pareilles scènes se renouveler.

— Malgré tout ce que je ressens contre vous — m’écriai-je — je n’aurais pas osé faire allusion à votre conduite dans cette circonstance ; mais, puisque vous en parlez sans honte, je vous dirai que c’est justement parce que je vous sais coupable d’une faute que rien ne pouvait excuser, que j’ai le droit de vous soupçonner et de vous craindre lorsqu’il s’agit d’un homme tel que M. de Lancry.

— Mathilde !…

— C’est parce que j’ai été témoin de tout ce qui s’est passé à Rouvray que j’ai le pressentiment, que j’ai la certitude que votre apparente indifférence pour mon mari cache quelque arrière-pensée.

Ursule haussa dédaigneusement les épaules.