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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/119

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— Mon Dieu ! je sais fort bien que vous avez cru aux absurdes médisances de ma belle-mère — me dit-elle — mais il est trop tard pour les renouveler ; vous aviez une très belle occasion de m’accuser lorsque, devant mon mari et devant sa mère, j’ai invoqué votre témoignage à l’appui de mon innocence…

— Osez-vous parler ainsi, Ursule ! lorsque la pitié, lorsqu’un généreux ressentiment de notre ancienne amitié m’a fait garder le silence… Ah ! elle me l’avait bien dit : « Puissiez-vous ne jamais vous repentir de l’appui que vous prêtez à cette femme coupable !… » Mais ne récriminons pas le passé… Une dernière fois je vous demande… et, s’il le faut… je vous supplie de ne pas prolonger votre séjour ici… Après ce qui s’est passé entre nous, nos relations ne pourront être que bien pénibles… De grâce… rejoignez votre mari… Vous avez, dites-vous, de l’indifférence pour Gontran, qui peut vous retenir ? Votre caractère est tel, que vous serez heureuse partout ; je ne vous ai jamais fait de mal, ne vous opiniâtrez donc pas à me tourmenter.