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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/149

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— Oh ! oui — reprit-il avec expansion. — Mon bonheur est immense, il resplendit autour de moi et malgré moi… Il s’agirait, je crois, de ma vie, que je ne pourrais cacher combien je suis heureux !

— Béni soit donc ce rayon de soleil, mon ami, puisqu’il a eu le pouvoir de vous changer ainsi.

Gontran me regarda en souriant. — Oh ! il faut tout vous avouer ; ce n’est pas seulement ce rayon de soleil qui m’a changé, il y a eu aussi, pour ainsi dire, un rayon de soleil moral qui est venu dissiper les ténèbres de mon esprit. Ai-je besoin de vous apprendre, bon ange chéri, que c’est votre pensée adorée qui a opéré ce prodige ?

— Vraiment, Gontran ? Mon Dieu ! et comment cela ?

— Je me suis demandé pourquoi ma sombre tristesse contrastait ainsi avec le brillant éclat de la nature… Je me suis demandé si je n’avais pas tout ce qui rend l’existence adorable, si je ne devais pas tout cela à une femme bien-aimée, la plus belle, la meilleure, la plus généreuse de toutes celles qui se soient